Encore un Gigondas. 1985 ; pas mal, non ? Domaine du Grappillon d’Or, médaille d’Or à Mâcon en 1991. Honnêtement, je ne conserve qu’un vague souvenir des circonstances qui ont conduit celle bouteille dans ma cave. Mais il me revient qu’à cette époque, souhaitant faire partager à ma nouvelle épouse – nous nous sommes justement mariés en 1985 – ma passion des flacons, je la traînais dans tous les vignobles et lui infligeais de visites de chais interminables, dont sans doute celle du Grappillon d’Or. Cela dit, c’est une jolie trouvaille : je l’ouvrirai en 2015 pour nos trente ans de mariage – sauf bien sûr si les circonstances décident de nous empêcher de les atteindre. Ce qui serait dommage, car à l’image de cette jucunditas – joie en latin – qui a donné son nom au Gigondas, mon mariage est plutôt gai.
La nature fait curieusement les choses : lorsqu’au début du siècle, le phylloxéra s’est abattu sur le vignoble de Gigondas, les vignes, qui ne résistaient pas à l’envahisseur, ont été remplacées par de fiers oliviers. Mais en 1956, la grande gelée de février s’est occupée de faire place nette de ces vergers, au moment où, grâce aux porte-greffes américains, on savait faire la nique au ravageur et refaire pousser du grenache sur ces coteaux. Depuis, on a connu une crue magistrale de l’Ouvèze en 1992 qui a un peu chatouillé les vignobles, mais dans l’ensemble, le terroir de Gigondas pète la santé !
Et celle du dessous ?
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